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PELURES
4 avril 2012

petit texte du premier temps

Le premier temps de l'exposition présente deux installations:" big balls" et" podium"

  Dans chaque installation une video(réalisation de Jean-Marc Lacaze et de Soleïman Badat), et une création sonore (Jako Maron) sont présentes.

 Les deux installations sont présentées dans les pièces attenantes à l'atelier de Dominique Ficot.

 

 

                     Voyage au cœur de la première période

 

 

                               Big Balls

 

 

  Entrée dans un sanctuaire minuscule.

L’incertitude flambe à mesure que tournoient les flots de balles, peintes sur les murs à main d’artiste. Elles frôlent tête basse les parois des murs, pour s’enfoncer dans les plaies du vivant.

 

 Asseyons-nous sur les tapis de prière et prenons l’univers à revers, de bas en haut. Le sens des balles semblent s’inverser. Elles dessinent des courbes atmosphériques et repoussent le ciel.  L’œil et l’esprit ne s’accordent plus. L’incertitude croît.

 

  L’image d’un homme apparaît sur le mur. Cet homme, nu, nous  offre  le premier degré de son intimité. Ses testicules de plâtre  hypertrophiés, sont  posés face à lui et nous regardent, bêtement.

 

Son sexe est impuissant, alourdi par un désir qui croît et le rive à terre, lorsqu’il n’est pas exploré.

Le brouhaha l’accable et l’assomme d’injonctions qu’il refuse. On l’appelle Grosses Couilles. C’est un Néant.

 

  Offusqué par un monde où règnent les phallocrates, il a retourné sa pulsion sexuelle contre elle-même, et l’a transformée en force de création nouvelle.

Il devient un  homme nouveau, à la libido expressive. Il a balancé ses balles de sperme sur les murs. Le sperme a produit des entités composites, encore inaptes à se séparer les unes, des autres. Des sons, des mots, et des vagues de phallus. Furieusement chaotique, le sanctuaire écœure.

 

 

  Mais pas de panique, le lampadaire reprogramme l’univers et nous invite à l’encoder avec lui, à combiner les mots, les formes, les couleurs, les possibles. Des noms communs accompagnent le trajet des balles, selon une logique alphabétique sans appel. Des mots stériles, car le verbe leur fait défaut. L’atomic bomb a lâché son  pétard mouillé.

 

Une lumière douce  s’essaie à apaiser la tempête cosmique, et à creuser l’utérus de l’Univers. Le lampadaire aux couilles qui se balancent, l’aide à accomplir son miracle.

 

 

                               Podium

 

 Un monticule de plâtre où sont encastrées deux chaussures de  bobo , trône au milieu de la pièce.

Alourdi par le quotidien qui rogne le désir, étouffant l’acte créateur, le bobo  a été pris au piège. Empêtré dans la matière du monde qui exalte la médiocrité des compétiteurs, il n’a pas vaincu. Le  bobo a disparu, nous laissant l’usufruit de son statut quo.

 

   Le meilleur, le plus, le plus loin où nous portera notre instrument phallique ? Il ressasse dans une autre  sphère, les vers de ses regrets. Le choc des mots cités dans l’ordre fait déjà trembler les murs. Quelque chose est en attente.

 

  L’homme cherche à regagner le monde sublunaire par ses combinaisons mystérieuses. En vain.

La création s’arrête à cette impasse.

 

 Pris dans la colle, l’artiste a disparu. Il est une particule dansant dans l’énergie du vide.

 

 

Ne vous glissez pas dans ses chaussures. N’essayez pas de décrypter ses équations.

 De son passage il ne reste que des ruines, des ossements brisés. L’homme est un fossile noyé dans le fond des âges, comme le témoigne la patte de dinosaure qui accompagne sa course. Ne vous fiez pas aux illusions projetées dans l’entrebâillement de la porte.

Un tronc, une tête, des épaules. Un homme aux équilibres rompus cherche l’ordre nouveau.

 

 Ne vous asseyez pas sur les bancs où vous serez prisonniers du spectacle, de ses expressions visuelles sans essence, de ses pixels relatifs.

Sauvez-vous et espérez que le crissement des gravillons vous ramènera à l’Idée. Le meilleur Hercule, le plus humain, ne sera plus qu’un vieux souvenir.

 

 

 

                                La performance de la robe.

 

 Perplexe, je tourne autour de ses attaches qui se sont faites au fil des ans. L’odeur des corps m’encombre et la révolution complète m’est impossible. Perplexe, je tourne autour de ce qui m’enchaîne à la part quotidienne de moi-même, ces pièces de tissus qui frissonnaient et qui maintenant, sont à bout de souffle. La graisse des jours a recouvert ma peau. Je suis un astre déchu.

 

 C’est arrivé d’un coup. J’avais oublié de veiller sur les temps. La folie des matins a entaillé mes chairs. Les chairs du soir ont cicatrisé sur le poids des proches. Comment venir à bout de la mariée qui s’accroche à ma vie ? Comment  emmener les proches avec moi, dans mon envol ? 

 

Au sol, mes pieds s’enlisent dans le béton. Les hommes s’inquiètent de ma détresse et me balancent de l’eau bénite, pour me protéger de moi-même. Ils souhaitent la fin de l’être qui tricote son propre malheur.

 

En arrière, en avant, je roule la bosse de la fatalité. 

 

AEH       Aude -Emmanuelle Hoareau

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  • Installations, performances, dessins, peintures, coutures... techniques mixtes. "Pelures" est un cycle construit en 5 ans.Productions le long d'un "voyage" entre les ressorts de l'intime et ceux des valeurs symboliques communément partagées, universelles.
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